Caroline Chemarin aime lire et composer ; apprendre et partager ; découvrir et raconter. De ses voyages, elle ramène le souvenir de paysages, de rencontres et d’animaux qu’elle raconte ensuite, comme d’autres pourraient les dessiner. Elle leur donne de nouveaux contours, sans pour autant les masquer tout à fait. C’est ainsi que le manicou devient image du courage… Et le rat, tisseur de mots.
Ses personnages sont autant d’invitations à entrer dans le rythme de comptines à la fois douces et joyeuses qui racontent les petites expériences du quotidien.
Comment aimez-vous vous présenter ?
Voilà une question difficile… Je crois que la réponse dépend du contexte : Maman ? Enseignante ? Auteure pour la jeunesse ? Passionnée de l’écrit et des langages ?
Quelle est votre formation initiale ?
Je suis professeur de Lettres Classiques et d’Histoire des Arts. C’est-à-dire que j’ai suivi un enseignement littéraire en même temps qu’une formation d’accompagnateur culturel, centrée majoritairement sur l’Italie et sur l’imaginaire méditerranéen, avant de passer les concours de la fonction publique qui permettent d’enseigner.
Quelle lectrice êtes-vous ?
Voilà qui dépend des moments… Parfois fantasque et sautant d’un livre à l’autre ; parfois consciencieuse et ordonnée avec un plan d’attaque absolument organisé ; parfois fainéante, sans aucune envie de lire, et parfois boulimique.
Depuis quand écrivez-vous ?
J’écris depuis que je sais écrire. C’est-à-dire que dès qu’on m’a donné l’outil et la façon de s’en servir, j’ai joué avec pour inventer des poèmes, des histoires et des faux magazines.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ?
Ce sont toutes les possibilités d’inventions et de jeux qu’offre l’écriture…
Depuis quand publiez-vous ?
Mon premier livre est sorti en décembre 2017.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de publier ?
J’avais envie que toutes ces choses qui ne s'adressaient finalement qu’à moi ou à quelques familiers lorsque j’écrivais dans mon coin sortent de ce cercle et rencontrent des lecteurs inconnus. Je voulais partager mes jeux et mes histoires. Par ailleurs, il est très valorisant de voir son travail reconnu par un professionnel, un éditeur. Et le parcours qui accompagne la sortie d’un livre est extrêmement formateur. Publier apporte donc plusieurs types de satisfactions et ma première expérience ne m’a pas incitée à arrêter.
Quel est le genre que vous aimez le plus écrire ?
Sans hésiter : la poésie. Mais c’est un genre dont la publication et les ventes sont très limitées. Heureusement, il y a les Polycontes ! L’une des raisons pour lesquelles je les apprécie tant est qu’au-delà de la narration, ils sont une invitation permanente à réfléchir sur le langage : d’abord par leur forme de comptines rythmées et métaphoriques, ensuite par les jeux de la traduction.
Dans votre métier d’écrivain, qu’est-ce qui vous apporte le plus ?
Chaque étape me semble profitable : créer est un plaisir ; relire et négocier sont des écoles de l’écoute ; rencontrer les jeunes lecteurs est à la fois gratifiant et instructif ; faire les salons est rassurant… Il y a tout un monde de passionnés autour du livre !
Quel est votre premier livre pour les enfants ?
Mousse et l’Oiseau-mouche est mon premier livre pour les enfants. Je l’ai à la fois écrit et illustré. C’est le premier des Polycontes, une collection qui rassemble désormais une vaste équipe de traducteurs, auteurs et illustrateurs.
Pourquoi vous êtes-vous engagée dans cette collection ? Que voulez-vous dire à travers elle ?
Cette collection est très plaisante à écrire et à voir évoluer : on dirait qu’elle fait ce qu’elle conseille aux enfants. Elle incite à l’observation de la diversité du monde, au dialogue et au respect : par exemple, dès qu’une histoire est écrite, elle part chez l’illustrateur, chez les traducteurs et c’est alors que commencent les surprises et les échanges réels, c’est-à-dire le vrai travail d’équipe. Chaque voyage dans une langue provoque des découvertes et des prises de conscience : comment traduire « cheminée » en ndyuka ? « Manicou » en catalan ?
Est-ce que les histoires de cette collection ont été difficiles à écrire ?
Difficiles ? Non… Elles évoquent des situations ou des problèmes quotidiens auxquels les enfants peuvent être confrontés et les histoires me semblent naturelles parce que je les raconte comme si je parlais directement à ceux qui les liront, comme lors d’une petite conversation sereine en classe ou à la maison.
Aimez-vous écrire ce genre de livre ?
Beaucoup, et j’aime aussi découvrir les histoires, les traductions et les illustrations de tous ceux qui participent à la collection : chacun a ses petits secrets, ses habitudes et sa spécialité.
Quelle a été votre réaction lorsque vous avez découvert le travail de l’illustratrice ?
La première fois que Myriam Desclèves a illustré l’un de mes Polycontes, j’ai beaucoup aimé son style, tout en maîtrise et en sensibilité. Sa subtilité, aussi. Ensuite, je suis allée de surprise en surprise : on dirait qu’elle ajoute toujours ces petits plus qui donnent au texte un sens supplémentaire.
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